Romans

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Les Forêts de la nuit

Roman d'anticipation (mais pas de science-fiction)

Dans les années 2040, la terre continue de tourner, la France s’est arrêtée. Le pays s’enferme dans ses frontières, s’isole du reste du monde. L’élection présidentielle de 2037 a porté au pouvoir un ‘Guide Suprême’ et un parti unique ; le populisme a triomphé. Il n’y aura plus jamais d’élections, le parlement est dissous, les partis politiques et les syndicats supprimés, les corps constitués abolis. Chacun est surveillé, fiché, noté (au sens propre) selon un double barème particulièrement grotesque et humiliant.

Un couple d’universitaires poursuit en secret des recherches académiques prohibées ; les autorités tiennent l’histoire pour « finie » et contrôlent toute présentation personnelle qui peut être faite du passé (référence explicite à 1984, le roman de George Orwell, placée en exergue du livre). Traqués par trois institutions policières différentes, Martine et Jérôme sont démasqués ; ils réagissent de façon contrastée aux sanctions qui les frappent. Le couple, uni jusque-là, se délite. Elle assiste, impuissante, à la métamorphose de son époux qui peu à peu s’adapte au nouvel environnement et accepte la situation sans trop de difficultés. Jusqu’à quand pourra-t-elle résister aux pressions exercées par les autorités et certains membres de son entourage ?

Le drame se joue progressivement dans ce contexte. Deux niveaux sont présentés simultanément : la « grande histoire » du pays qui a vu l’instauration de ce régime autocratique et la « petite histoire », emblématique, de ces deux professeurs, l’un et l’autre victimes du système, mais de deux façons radicalement différentes. Les personnages secondaires s’inscrivent dans des clivages parallèles et complémentaires des premiers.

Il s’agit donc d’une dystopie qui, paradoxalement, n’est pas dénuée d’humour, dans une grande partie du récit tout au moins. L’ironie reste cependant dominante ; l’intention générale est clairement satirique, voire politique : une mise en garde contre une dérive possible de notre société.



« C’est seulement à cause de ceux qui sont sans espoir que l’espoir nous est donné  »

Walter Benjamin